Monsieur, Je ne veux plus traquer Les ombres apeurées dans la nuit Monsieur, je ne veux plus être celui Qui arrache, qui arrache la vie Mon métier, Monsieur, c'est policier Je ne veux plus saccager des familles terrorisées Mon métier, mon métier, c'est policier Je ne veux plus chasser des femmes et des enfants effrayés Je n'irai pas au petit matin Rafler ces hommes, ces femmes, ces enfants du chagrin Les arracher à leur lit de misère, menottés Les jeter dans l'avion des ténèbres vers la mort qui attend de l'autre côté Mon métier, Monsieur, c'est policier Je ne veux plus être la terreur de familles dévastées Mon métier, mon métier, c'est policier Je ne veux plus chasser des femmes, des enfants apeurés Je ne veux plus affronter leur regard perdu Non, non, non, qui dépèce mon âme, non Je ne l'ai jamais voulu Messieurs les pillards de l'espoir qui nous avez aveuglés Vous avez serrés sur nos yeux le bandeau du mensonge Vous avez répandu partout le parfum dégueulasse du mépris de l'étranger C'est fini, je ne serai plus de votre cruauté Même si mes paupières sont remplis de larmes J'y vois encore plus clair ce soir, je pourrai embrasser Ma femmes, mes enfants et leur dire je dépose les armes Je ne serai plus un chien dressé, déshumanisé Mon métier, Monsieur, c'est policier Je ne veux plus traquer des familles terrorisées Mon métier, mon métier, c'est policier Je ne veux plus débusquer des femmes et des enfants effrayés Je ne veux plus affronter leur regard perdu Non, non, non, qui dépèce mon âme, non Je ne l'ai jamais voulu Je ne défoncerai plus la porte D'innocents plus malheureux que le malheur Je ne serai plus le poignard de leur vie poignardée Je serai de leurs cris de joie quand ils auront ce droit de ne plus avoir peur De vivre et de s'aimer sous la lumière à nos côtés... Mon métier, Monsieur, c'est policier Je ne serais plus la terreur d'autres êtres humains apeurés Mon métier, mon métier, c'est policier Nous sommes tous des enfants d'immigrés Je ne veux plus affronter mon regard perdu, non, non, non Le soir face au miroir, non Je ne le peux plus...