[00:22.49]Lettre du front, [00:24.20]Ici les combats font rages, [00:26.17]Déjà plus d’une année passée loin de toi [00:29.03]Je ne compte plus le nombre de fois, [00:31.13]Où j’ai relu tes lettres pour y trouver ton soutien [00:34.56]C’est dans ton sourire que je puise la force de me battre [00:38.52]Jamais un hiver ne m’a paru aussi froid [00:41.19]Un jour, je reviendrais, inchallah [00:44.72]. [00:45.67]Je lis ta lettre, et des larmes coulent de mes yeux [00:51.26]Des perles salées, roulent sur mes joues [00:56.91]Le papier se froisse sous mes doigts, [00:59.85]Déjà plus d’un an loin de toi [01:02.70]À chacune des lettres du front, [01:05.46]Je tremble, j’ai peur, j’ai froid, [01:08.35]Je te revois, fier en uniforme [01:13.95]Sur le quai de la gare, paré à partir [01:19.56]Tu m’as promis de revenir, j’ai promis de te soutenir [01:25.23]Tu puises la force de te battre, dans mes yeux et mon sourire [01:29.87]. [01:30.31]Oh! Avant l'armée, j'étais armé, dans le quartier j'ai formé [01:33.22]L'équipe la plus cramé, les keufs étaient alarmés [01:36.05]Zharma on a cané, les mecs les plus chtarbés [01:38.81]Srab je n'ai pas peur de te fumer, pour m'affirmer [01:41.66]Ensuite 3 ans ferme, la prison m'a enfermée [01:44.39]J'ai vu ceux qui m'aimaient mieux qu'au travers d'une bière de quartier [01:47.28]Des pleurs je vais t'épargné [01:48.79]En m'engageant au front je voulais tourner, [01:50.77]La page avant que l'on me retrouve contourné [01:53.00]Au Rwanda, au proche orient je me suis aspiré [01:55.66]Au Darfour ma vie a changé, les courses a carrefour [01:58.52]J'écris sur mon carnet le déroulement de chaque jour [02:01.39]Pour que tu puisses comprendre ce que je ressent durant mes journées [02:04.25]T'inquiet la "salat" j'ai pas détourné [02:06.38]Tu me connais, je suis borné, l'odeur de la mort m'y a renfermé [02:09.84]Dire déjà un an que je suis parti, pfff le temp y passe chanmé [02:12.71]J'écris cette lettre entre l’assaut d'un cocktail molotova [02:15.75]. [02:16.24]Tu me décris ta vie là-bas au fond des tranchés, [02:21.79]Tu parles d’une odeur qui flotte celle de la mort [02:27.39]Et tu t’étais fait des amis, ils ont disparu aujourd’hui [02:33.12]Tu évites de m’en parler, tu ne veux pas que je me fasses du soucis [02:38.99]Tu rêves la nuit, de mon visage, d’autres paysages [02:44.33]Dans ton cœur tout est détruit, reste mon image [02:49.99]Nous sommes en plein mois de décembre [02:53.02]Un second hiver loin de toi [02:55.73]La neige a la couleur du sang [02:58.62]Mes mains sont brûlées par le froid [03:00.30]. [03:00.85]Je t’écris cette énième lettre pour que tu comprennes que c’est la dernière [03:03.65]Car derrière moi des tirs fuses, je les repousse en arrière [03:06.52]La guerre n’a pas de barrière, je l’ai appris hier [03:09.27]Quand une balle c'est logé dans mes artères, je suis parterre [03:12.21]Je vais partir, je t’embrasse toi, embrasses mes supporteurs morts [03:15.10]Avec la manière, et le cœur d’un bulldozer [03:17.81]J’ai compris, qu’au casting de la mort, y a pas que la misère [03:20.53]Qui postule, j’emmène ton visage à titre posthume [03:23.53]. [03:23.70]Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien, [03:28.80]Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien [03:34.34]Reviens-moi, je t’en pris, les souvenirs m’assaillent [03:39.95]Pourquoi donner ta vie sur un champ de bataille? [03:46.18]Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien, [03:51.17]Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien [03:57.08]Reviens-moi, je t’en pris, les souvenirs m’assaillent [04:02.76]Tu as donné ta vie sur un champ de bataille? [04:08.28]. [04:10.49]Un jour, je reviendrais [04:13.43]Inchallah [04:15.85]