作词 : Renan Luce 作曲 : Renan Luce On s'habitue à tout : aux colonnes de Buren, à Duchamp, sa fontaine, au coup de boule de Zizou, aux voix dans l'autotune, à nos villes qu'on enfume, à nos vilaines toux. On s'habitue à tout : voir vieillir ses parents, voir élus des tyrans, aux voix qui amadouent, à se méfier de ce qu'on mange, à se méfier des gueules d'ange, à plus se méfier du tout. On s'habitue à tout, mais ne plus dire je t'aime, s'en remet-on quand même ? Se passe-t-on de mots doux ? On s'habitue à tout, mais pour l'amour qui part les amoureux hagards s'en remettent au vaudou. S'en remettent au vaudou. On s'habitue à tout : à notre Eldorado, aux poumons remplis d'eau, aux urnes remplies de boue, au 21 avril, aux réveils difficiles et à celui du loup. On s'habitue à tout : aux bruits de pas du dessus, à vivre un peu déçu, à vivre de peu de sous, à faire un peu l'autruche sans remettre les bûches, qui font battre le pouls. On s'habitue, c'est tout. À faire sa petite danse javanaise de l'absence. Et j'en bave. Pas vous ? Mais on s'habitue à tout. On s'habitue à tout, mais ne plus dire je t'aime, s'en remet-on quand même ? Se passe-t-on de mots doux ? On s'habitue à tout, mais pour l'amour qui part, les amoureux hagards, s'en remettent au vaudou. S'en remettent au vaudou. S'en remettent au vaudou. S'en remettent au vaudou....