Faudrait pouvoir jeter Tous les mannequins d'osier Du haut d'un grand pont Ces fantômes oubliés Ces ombres du passé Qui nous espionnent Faudrait pouvoir brûler Les visages adorés De notre enfance Marcher d'un pas léger Vers le soleil qui vient Un insouciance Et les regarder passer Sur la rivière gelée Faudrait pouvoir jeter Tous les mannequins d'osier Du haut d'un grand pont Comme les poupées cassées Les pierrots abîmés De la mémoire Faudrait pouvoir rayer Les prénoms murmurés Dans sa jeunesse Et savoir oublier Les yeux et les baisers de la tendresse Et les regarder passer Sur la rivière gelée Et les regarder passer Sur la rivière gelée Et les regarder passer Et les regarder passer Sur la rivière gelée